2021 : année du Low-code ?
Les analystes de Forrester estiment que 75 % de tous les logiciels d’entreprise seront développés à partir d’une plateforme Low-code. Inventé en 2014 par Forrester Research, le Low-code répond à un besoin devenu prioritaire pour de nombreuses organisations : réduire les temps de développement des applications et suivre l’évolution des langages de programmation.
Le Low-code est une approche de développement de logiciels qui permet de fournir des applications plus rapidement et avec un minimum de codage manuel. C’est le crédo des plateformes Low-code qui mettent à disposition un ensemble d’outils permettant le développement visuel d’applications grâce à la modélisation et à une interface graphique.
Plutôt que d’écrire des milliers de lignes de code et de syntaxe complexes, vous pouvez utiliser le Low code pour développer rapidement et visuellement des applications complètes avec des interfaces utilisateurs, des intégrations, des données et des logiques modernes. Les applications sont livrées plus rapidement et avec un minimum de codage manuel.
Mais cette simplicité d’usage a été mal interprétée dans un premier temps. Ces plateformes étaient souvent considérées par les développeurs comme pas assez adaptées pour créer de véritables applications. Puis, ils ont pu constater les évolutions positives de ces plateformes.
Pluridispliciplinarité
Aujourd’hui, elles sont principalement exploitées pour le renouvellement des applications « historiques » et critiques et des logiciels pour les processus centraux. D’ailleurs, elles proposent des packages adaptés à chaque métier (commercial/marketing, finance, RH, logistique…).
Cette pluridisciplinarité montre qu’il n’existe pas deux outils Low-code exactement identiques. Certains sont assez limités, d’autres se concentrent sur des besoins commerciaux de niche (comme la gestion de cas) et certaines ont adopté ce terme pour décrire un outil conçu sur mesure qui n’a pas grand-chose à voir avec le développement d’une application réelle.
Selon une étude de Forrester Consulting, les 5 principaux bénéfices sont les suivants :
- Amélioration des capacités informatiques existantes
- Création facilitée de nouveaux produits et services
- Agilité renforcée
- Amélioration de l’expérience client
- Réduction des coûts.
À cause de ces principaux avantages, le développement d’applications Low-code est devenu de plus en plus populaire en 2020 et l’adoption rapide de ce type d’applications ne devrait que s’accroître selon différents cabinets d’analystes. Outre Forrester, Gartner estime que plus de 65 % du développement d’applications se fera via de telles plateformes d’ici 2024.
Selon le cabinet Forrester, « les entreprises qui ont adopté ces plateformes, l’automatisation des processus numériques et la gestion du travail collaboratif ont réagi plus rapidement et plus efficacement pendant la pandémie que celles ne s’appuyant que sur le développement traditionnel ».
2021 apparait donc comme l’année du Low-code pour différentes raisons :
- Les grands fournisseurs de services se sont préparés à guider les entreprises pour qu’elles adoptent efficacement ce genre de plateformes
- Les entreprises et leurs partenaires commencent à être de plus en plus nombreuses à recourir à ces plateformes pour développer des applications professionnelles critiques (et même pour « moderniser » du legacy)
- Le faible niveau de codage va changer la façon dont les équipes de développement sont organisées
Dès cette année, l’utilisation du Low-code devrait favoriser la multiplication d’équipes inter fonctionnelles et distantes (la pandémie a favorisé le télétravail). À la clé, une façon de penser plus créative et la production d’applications plus performantes et répondant aux exigences des utilisateurs et clients.
Il ne faut pas non plus se voiler la face. La pression exercée sur les équipes informatiques pour qu’elles fournissent des solutions innovantes ne cesse de croître. Cependant, seul un petit groupe d’entreprises dispose des ressources financières et humaines nécessaires pour répondre à la demande du marché en matière de rapidité avec le développement traditionnel.
Les limites de l’interface graphique
L’adoption du Low-code permet aux organisations d’accroître la productivité et la rapidité des développeurs. Un concepteur d’interface utilisateur/UX peut faire du développement en amont et un développeur en aval peut essayer de prototyper une application grand public.
L’évolution de ces plateformes devrait offrir aux développeurs une expérience intégrée avec une simplicité de glisser-déposer pour l’intégration des données, les connaissances scientifiques, la construction de solutions d’IA et la création d’expériences multiples.
Cependant, le Low-code ne doit pas être vu comme une solution miracle, voire de remplacer le développement traditionnel. Si une interface graphique par glisser-déposer représente un critère intéressant pour convaincre des équipes ne maitrisant pas les lignes de codes, elle présente aussi des limites à propos des tests, du contrôle de version, l’analyse d’impact des dépendances…
Le Low-code est une affaire de compromis. Lorsqu’il s’agit d’évoluer, de s’intégrer à des systèmes existants ou de fonctionner dans des conditions extrêmes comme une application de banque mobile, l’application peut céder sous le poids des exigences fonctionnelles et non fonctionnelles…