Le stockage dans le cloud public permet généralement de réduire ses coûts et ses ressources par rapport à une infrastructure de stockage interne. Mais cette option n’est pas aussi idéale que le laissent à penser les fournisseurs de cloud. Connaitre et comprendre les coûts réels du stockage est un casse-tête…
Les données sont au cœur de la transformation numérique. Les entreprises utilisent les données pour améliorer l’expérience client, conquérir des marchés, améliorer les performances des collaborateurs et des processus plus performants…
Résultat, le volume de données ne cesse d’exploser. Selon le cabinet IDC, la production de data passerait de 33 zettaoctets en 2018 à 175 zettaoctets (175 milliards de téraoctets) en 2025.
Où stocker ? En interne ou dans le cloud ?
Investissement en matériel, coûts opérationnels permanents, mises à jour plus ou moins fréquentes et simples à déployer, équipe de maintenance… Le stockage en interne nécessite un budget important.
Afin de réduire leurs coûts tout en gagnant en efficacité, les entreprises sont de plus en plus nombreuses à migrer vers le cloud. Pour la DSI ou l’équipe informatique, cela permet de réduire les taches chronophages et sans valeur ajoutée. Le cloud leur permet ainsi de se concentrer sur des processus permettant de créer de la valeur.
Le stockage a été l’un des premiers services de cloud public à être retenu par les entreprises. Et cette tendance ne devrait pas ralentir dans les prochaines années. Cette activité devrait passerde 18,87 milliards de dollars en 2015 à 65,41 milliards l’année prochaine, selon la société d’études MarketsandMarkets.
Mais la maîtrise des coûts du stockage dans le cloud n’est pas simple. Premièrement, il ne faut pas s’arrêter aux offres promotionnelles des fournisseurs pour estimer le cout réel. Dès que l’on s’intéresse de près à cette question, on constate rapidement que la comparaison des tarifs entre les services nécessite de la méthode, de la volonté et de la patience.
30 % des dépenses hors contrôle !
Comme dans d’autres domaines (citons notamment les Fournisseurs d’accès à l’internet..), les fournisseurs ne font rien pour simplifier la situation : grille tarifaire en perpétuelle évolution, rabais offerts au cas par cas, termes techniques plus ou moins abscons…
Deuxième facteur qui brouille cette analyse : le shadow IT. Selon les estimations du cabinet d’analystes Gartner, environ 30 % des dépenses technologiques sont effectuées sans l’aval du service IT.
Résultat, les entreprises ont des dizaines, des centaines, voire des milliers de comptes cloud qui ne sont pas intégrés dans le cout réel du stockage externalisé. Pire, elles ne bénéficient pas des réductions proposées en fonction du volume de stockage et/ou d’applications utilisées.
La maîtrise des coûts commence donc par repérer les applications et les données de votre entreprise qui sont stockées dans le cloud (ou fonctionnant en mode SaaS). Les outils de gestion des actifs de fournisseurs (BMC, IBM, Microsoft, Qualys…) permettent d’effectuer cet inventaire, y compris lorsqu’elles n’ont pas eu l’aval de la DSI ou de l’équipe informatique.
Troisième conseil : pour comprendre si le cloud sera intéressant d’un point de vue « économique », il est important d’examiner le type d’activité et l’utilisation de vos données et d’identifier le niveau de stockage approprié. Or, beaucoup d’entreprises ont des données éparpillées un peu partout. La faute comme nous l’avons vu au shadow IT. Mais pas uniquement.
Fragmentation des données
C’est le revers du multicloud ! Convaincues par les avantages du cloud, bon nombre d’organisations décident de migrer leurs données et leurs applications vers les plates-formes de différents fournisseurs. Résultat, une fragmentation massive des données.
Selon une enquête de Cohesity, menée auprès de 900 DSI (en Australie, en France, en Allemagne, au Japon, au Royaume-Uni et aux États-Unis), la majorité des répondants reconnaissent que leurs données sont très fragmentées dans et entre les clouds publics. Pire, ils estiment qu’elles pourraient devenir presque impossibles à gérer à long terme.
Et, est-il possible d’avoir une vision exhaustive des couts de stockage quand on multiplie à l’excès les fournisseurs ? C’est impossible, sauf à faire appel à des sociétés spécialisées dans cette problématique. Il y a un autre impact négatif :
Mais cette prolifération croissante des données réparties sur une myriade d’emplacements, de silos d’infrastructure et de systèmes de gestion empêche les entreprises d’en exploiter pleinement la valeur.
Les environnements de cloud public offrent une agilité, une flexibilité et des opportunités intéressantes pour accélérer les tests et le développement. Mais il est absolument essentiel que les entreprises s’attaquent à la fragmentation massive des données (réparties sur plusieurs plates-formes cloud) si elles veulent que les avantages attendus du cloud deviennent réalité.
Compte tenu de la quantité de données que les organisations accumulent quotidiennement, il est presque inévitable que, sans une bonne gestion, les organisations perdent le contrôle de leurs données et ne maîtrisent plus les coûts du stockage notamment…